01 86 35 55 55

 INFORMATICIENNE MAIS PAS TROP

Chapitre 1 – Sorbonne, 8h02 — la reine des amphis

La Sorbonne avait ce matin-là le parfum des grands jours : un mélange d’érudition, de poussière prestigieuse et de promesses silencieuses.

Dans l’amphithéâtre TOQUEVILLE, où la lumière tombait comme un verdict, Vanessa Duval dominait la scène.

32 ans.

Pénaliste redoutée.

Professeure invitée.

Robe en cuir noir « qui fait figure d’autorité ».

Rouge à lèvres Guerlain rouge vif qui aurait pu faire rougir un décret ministériel.

Elle enseignait.

Elle hypnotisait.

Elle dérangeait.

Elle fascina.

Mais derrière la puissance, un détail l’obsédait :

l’ordinateur de la salle informatique l’attendait.

Et Vanessa entretenait avec l’informatique une relation de guerre froide.

On ne trouvait que quelques téméraires pour la qualifier « d’informaticienne mais pas trop »- expression qu’on murmurait plutôt qu’on proclamait.

Chapitre 2 – Le message qui fait vibrer les murs

En quittant l’amphi, son téléphone vibra.

ANTO :

« Je suis dans la cour d’honneur.

Je voulais juste te voir sortir.

Je sais. C’est idiot.

Mais je suis là quand même. »

Antony, 38 ans, avait cette allure singulière des hommes que la réussite n’a jamais alourdis : une élégance tranquille, trop précise pour le tumulte des affaires, et la réputation d’être l’orfèvre du droit de l’affacturage, celui que les entreprises consultent quand tout vacille. Son regard, calme comme une mer contenue, semblait toujours devancer les arguments avant même qu’ils ne soient formulés.

Il nourrissait pour Vanessa un sentiment dont il ne prononçait jamais le nom, préférant laisser l’implicite tracer seul ses contours. Il était de ceux qui arrivent avant qu’on les appelle vraiment : lorsqu’elle trébuchait sur une colle en droit des affaires, il éclairait pour elle les chaînons conceptuels avec une douceur de maître silencieux. Lorsque ses problèmes informatiques se répétaient comme un vieux refrain — panne de serveur, fichier introuvable, clavier récalcitrant — il se muait en dépanneur providentiel, rôle dont il rougissait en secret mais qu’il assumait avec une fierté paradoxale, parce qu’il n’était destiné qu’à elle. Si Vanessa rêvait d’un bateau pour s’évader entre deux audiences, il trouvait un skipper avant même qu’elle n’achève sa requête. Les ventes privées FRED ouvraient une porte ? Il y glissait son nom et choisissait pour elle la pièce rare, comme si le monde lui appartenait dès qu’il s’agissait de la satisfaire. Même une table en dernière minute au Trianon de Versailles — fantasme mondain irréalisable pour d’autres — devenait sous ses doigts un geste simple, naturel, presque banal. Et elle, souveraine sans ostentation, accueillait ces attentions avec ce mélange de retenue et de reconnaissance qui la rendait plus énigmatique encore. C’était une danse muette, un pacte discret, où le secours se mêlait au désir, et où chaque service rendait plus dense ce qu’aucun d’eux n’osait formuler. Entre eux, l’équilibre tenait comme une flamme protégée du vent : fragile en apparence, impossible à éteindre en réalité.

S’il fallait résumer cet état de fait parsemé de nuances : Vanessa, la seule capable de troubler son exactitude.

Elle lui répondit :

« Ne bouge pas. J’ai un problème informatique. J’ai besoin de toi. »

Antony sourit à son téléphone comme un adolescent.

Chapitre 3 – L’escalier monumental

L’escalier monumental de la Sorbonne avait ce noble défaut de magnifier chaque silhouette qui le descendait, mais il semblait ce matin-là entièrement façonné pour Vanessa. Drapée dans son cuir noir comme dans une armure souple, elle avançait avec la majesté inconsciente de ceux qui n’ont jamais cherché à être regardés, mais qui le sont malgré eux.

Antony, immobile en bas des marches, sentit son souffle se suspendre : il l’attendait, oui — mais il attendait surtout ce moment où elle prononcerait les mots qui, pour lui, avaient le goût d’un privilège secret. Et lorsqu’elle le rejoignit enfin pour lui murmurer qu’elle avait « encore un problème informatique », il éprouva ce paradoxe délicieux : lui, l’orfèvre du droit de l’affacturage, l’homme qu’on consulte pour restructurer des empires, ressentait une fierté presque enfantine d’être convoqué dans un rôle aussi dérisoire qu’exclusif — le seul qu’elle ne confiait qu’à lui.

Il la suivit alors dans le couloir, le pas grave mais le cœur étrangement allégé, comme si ce simple appel à l’aide scellait entre eux un pacte muet que ni les affaires, ni les années, ni même la raison ne sauraient rompre.

Chapitre 4 – La salle informatique… sanctuaire du désespoir

La salle informatique des professeurs n’était pas seulement un lieu : c’était un confessionnal numérique.

Boiseries anciennes.

Macintosh vieillissants.

Silences épais.

Vanessa mena Antony jusqu’à l’ordinateur capricieux.

— Il est mort, déclara-t-elle, dramatique.

— Vanessa, c’est littéralement un message de mise à jour.

— Je te l’avais dit. Il m’en veut.

— Non. Il te respecte trop.

Elle éclata de rire.

Un rire rare, discret, précieux.

Antony se pencha.

Elle aussi.

Trop près.

Beaucoup trop près.

Leurs épaules se frôlèrent.

Le cuir de sa robe fit un bruit léger.

— Tu sais que je viendrai toujours pour ça ?

— Pour réparer un ordinateur ?

— Pour toi.

Elle détourna le regard.

Rougit — légèrement.

Chapitre 5 – Et soudain : la catastrophe

Son téléphone sonna.

Le nom de Claire — secrétaire juridique apparut.

Antony blêmit.

— Oui ?

— Maître… c’est l’apocalypse.

— Expliquez.

— Coupure électrique. Totale.

— Et ?

— Le standard PABX BJS PERFORMANCE est mort.

— …

— La téléphonie ne fonctionne plus pour tous nos avocats.

— …

— Nous ne pouvons plus recevoir aucun appel

— Continuez.

— Le NAS BJS PERFORMANCE clignote rouge.

— …

— Notre cyber sécurité paramétrée pour avocats est menacée.

— …

— Les collaborateurs ne peuvent plus gérer les rendez-vous du cabinet d’avocats.

— …

— Les clients n’ont plus personne.

— …

— Nous ne savons pas comment ne plus rater d’appels clients pour avocats.

— …

Antony sentit une vague glacée lui traverser la poitrine.

Pour la première fois depuis si longtemps, il paniquait.

Vanessa posa ses mains sur ses joues — geste rare, brûlant — et murmura :

« Anto… respire.

Regarde-moi.

Tu n’es pas seul.

Tu vas appeler Jonathan.

Maintenant. »

Il observa son visage.

Il y trouva un courage dont il ignorait avoir besoin.

Chapitre 6 – Jonathan, le stoïcien absolu

Jonathan décrocha immédiatement.

Comme toujours.

Calme.

Froid.

Imperturbable.

Un mur dans la tempête.

Il écouta.

Et répondit :

— Antony. Rien n’est perdu. Je vais tout régler.

— Jonathan…

— On déroule point par point :

1. Standard PABX – solution de standard PABX pour avocat

— J’envoie Super Francky au cabinet dans 10 minutes. Il ressuscite un PABX plus vite qu’un juge d’instruction ne prononce un renvoi.

 2. Téléphonie avocat

— Tous les collaborateurs ont l’application Fixe Business 2 Mobile Avocats Services. Ils peuvent afficher le numéro fixe du cabinet depuis n’importe où. Aucun risque de laisser fuiter leurs numéros de mobile sans leur volonté.

3. Secrétariat externalisé avocat

— Je mets en place un renvoi d’appels immédiat vers le secrétariat téléphonique externalisé  d’Avocats Services.

— Tu ne perdras aucun appel.

4. Externalisation des appels pour avocats

— Le secrétariat de www.avocats-services.fr gérera tout : filtrage, prise de messages, gestion d’urgence.

 5. NAS BJS PERFORMANCE

— Je demande au service technique de redémarrer le NAS. Sauvegardes intactes.

— La maintenance informatique BJS PERFORMANCE prend le relais. Tous les collaborateurs récupéreront leurs conclusions à l’instant précis où elles ont été arrétées. ( avtive directory du NAS en miroir BJS PERFORMANCE)

Malgré l’urgence de la situation , il prit quand même le temps de confirmer la mise en place  d’une solution pour remplacer les secrétaires de ANTONY pendant son congrès à LEUCATE..

Antony posa une main sur la table.

Il chancela.

Vanessa, debout devant lui, ouvrait les bras comme on ouvre un refuge.

Chapitre 7 – La phrase qui fait basculer l’épisode

Elle murmura :

« Anto… je suis là.

Tu n’as jamais été seul.

Jamais. »

Ses doigts glissèrent contre sa nuque.

Il ferma les yeux.

Elle était son ancre, son souffle, son calme.

Il se releva.

S’avança.

Et posa doucement ses lèvres sur son front.

Un baiser silencieux.

Un baiser qui brûle longtemps.

Un baiser qui dit tout sans rien dire.

Elle ne recula pas tout en ne s’engageant pas…( le paradoxe vanessa). « le front laisse encore la place à la rétractation non argumentée »

Chapitre 8 – Le jour où Antony respira à nouveau

Trente minutes plus tard, Jonathan rappela :

— Tout est opérationnel. Votre cabinet fonctionne.

— Jonathan, je…

— Garde tes remerciements. Tu me paieras un café.

— Plus qu’un café.

— Alors deux.

Antony raccrocha.

Vanessa lui sourit si doucement qu’il en eut le souffle coupé.

— Tu vois ? Tu gères.

— Je gère grâce à toi.

— Non. Grâce à Jonathan.

— Et grâce à toi aussi.

— Peut-être.

Elle détourna le regard, humaine…

Chapitre 9 – Le premier message

Le soir même, Antony écrivit à Jonathan :

« Je te dois beaucoup.

J’aimerais t’inviter au congrès annuel de mon cabinet.

Lieu surprise.

Ce serait un honneur. »

Jonathan accepta.

Chapitre 10 – Le second message — celui qui frappe au cœur

À 23h17, Vanessa reçut un WhatsApp d’Antony.

ANTO :

« Prépare ta robe en cuir fendue.

Ton after-sun Lancaster.

On part.

Leucate nous attend.

Et moi… aussi. »

Elle eut un frisson.

Les mots vibraient.

Comme une promesse.

Comme une menace douce.

Elle répondit après quatre minutes :

« J’arrive. »

Chapitre 11 – Jonathan reçoit son invitation

Antony lui écrivit ensuite :

« Jonathan, tu viens aussi.

Le congrès ne serait pas complet sans toi.

Tu comprendras pourquoi. »

Jonathan, fidèle à lui-même, répondit simplement :

« Rendez-vous. »

Chapitre 12 – L’épisode s’arrête là. L’orage n’a pas encore commencé.

La Sorbonne se vide.

Les écrans s’éteignent.

Les téléphones se taisent.

Mais quelque chose vient de naître.

Trois destins.

Deux invitations.

Un endroit qui les attend.

Leucate.

Le lieu des vérités.

Mais pas encore.

**SUITE AU PROCHAIN EPISODE :

“LE PHARE NE PARDONNE JAMAIS”**

Related Posts

Introduction

Inspiré de faits réels, ce blog raconte des histoires où la réalité dépasse souvent la fiction.
Les noms ont été modifiés, mais les situations et les émotions sont bien authentiques.
Entre confidences, satire et fragments de vie, chaque article dévoile une part de vérité derrière le vernis des apparences.

Articles récents

design sans titre 2
ÉPISODE – LE DÉMON DE MADAGASCAR
19 novembre 2025
design sans titre (3)
SAINT-GILLES/CARRIERES SI PROCHES, SI LOIN
12 novembre 2025
design sans titre 2 e1762947934702 1024x569
LE PHARE NE PARDONNE JAMAIS – ÉPISODE DE LEUCATE
7 novembre 2025

Nuage de mots