
Chapitre 1 – L’atterrissage des illusions et des certitudes
De la falaise de Leucate, il ne subsista qu’une lumière, dorée et cruelle, comme le souvenir d’un aveu qu’on n’a jamais formulé. Le tango de Vanessa et d’Antony, mi-danse mi-duel, avait scellé moins une complicité qu’un vertige. Par son art consommé de l’allusion, elle avait su lui laisser en tête ce trouble ineffable qui tient lieu d’amour chez les âmes trop fières pour s’avouer dépendantes. Jonathan, quant à lui, rompit le charme d’un ton ferme en rappelant, dans un débrief technico-commercial précis, les vertus du standard PABX BJS PERFORMANCE et du Fixe Business 2 Mobile Avocats Services comme si la raison pouvait neutraliser le trouble.
Trois semaines s’écoulèrent, faites d’échanges laconiques, de mails en suspens, et de WhatsApp dont le silence en disait long. Le monde sembla reprendre son souffle, comme après un orage qu’on feint d’oublier.
Tout cela n’empêchait pas l’ascension inéluctable de Vanessa, qui, portée par sa grâce et son ambition, se retrouva à Saint-Gilles-les-Bains, là où les vagues s’épuisent contre le corail et où chaque coucher de soleil semble vouloir recommencer l’histoire à neuf.
Saint-Gilles-les-Bains.
Un nom qui, prononcé dans l’avion, semblait déjà faire vibrer des couleurs.
Lorsque le hublot révéla la courbe parfaite du lagon, Vanessa Duval, pénaliste aux plaidoiries tranchantes, professeure d’amphi dont la diction faisait trembler les amphithéâtres, sentit un soulagement presque inconvenant.
Elle n’était venue que pour deux choses :
– parfaire sa maîtrise en dommages corporels dans une formation de haut vol suite à la signature d’un partenariat d’envergure (avec en appui sa collaboratrice Solène) avec la protection juridique de l’une des plus grandes compagnies d’assurance du continent.
Flashback ( 2 semaines avant à la Défense) ….
Solène, avec ce magnétisme diffus, fait d’une gestuelle souveraine, de mimiques subtilement déstabilisatrices et de ces mouvements de cheveux qui semblent ponctuer la démonstration mieux qu’un code annoté, sut exposer le dommage corporel avec une maîtrise si parfaite qu’on aurait cru la matière conçue pour elle. Vanessa, forte de sa sérénité déstabilisatrice, enveloppait chaque élément d’analyse d’une autorité tranquille, presque bienveillante, qui rendait toute contradiction superflue. Ensemble, elles déroulèrent une argumentation si limpide que le silence devint un assentiment. Le grand cabinet d’assurance, habitué aux tractations âpres, se laissa gagner par cette supériorité méthodique et presque gracieuse. Ainsi se scella ce partenariat gigantesque, comme on accepte l’évidence lorsqu’elle s’impose sans heurts ni éclats.
– et respirer, enfin, loin de Paris et de Antony? (peut être trop lisse pour elle?).
À ses côtés, Solène, jeune avocate spécialisée en préjudices corporels, portait un sourire irrationnel, presque adolescent.
La raison ?
Un joueur de poker professionnel, vivant à Maisons-Laffitte, libertin à géométrie variable, prénommé Isidore.
Solène avait ce double mérite – et ce double fardeau -d’être à la fois l’esprit le plus affûté de sa génération et la silhouette la plus commentée des prétoires. Major de la promotion 2022, première de la classe depuis la Seconde, elle avait fait du dommage corporel une science exacte, presque une morale. Rien ne lui échappait : ni la nuance d’un rapport d’expertise, ni le reflet doré d’un rayon de soleil sur sa peau méticuleusement hâlée. Ses collègues, mi-envieux mi-fascinés, s’interrogeaient sur cette dévotion pour les robes fendues et les talons aiguilles de quinze centimètres. On crut longtemps qu’il s’agissait d’une coquetterie corporative, une manière d’imposer la féminité dans les amphithéâtres du droit. Mais l’initié savait que tout cela ,le bronzage savamment dosé, les parfums capiteux, les silences feints, n’avait qu’un destinataire : Isidore, joueur de poker aussi cérébral qu’insaisissable, maître des relations « intellectuelles » officielles et séducteur invétéré officieusement.
C’est lui qui, un soir d’ironie tendre, lui recommanda le parfum REM, qu’il qualifia d’« aphrodisiaque discret pour femmes trop sérieuses ». Depuis, Solène en portait une goutte derrière chaque oreille avant toute plaidoirie importante , et plus encore avant chaque message laissé à Isidore.
Même Vanessa, pourtant peu encline à l’admiration, voyait en elle une rivale qu’on redoute autant qu’on protège. Et tandis que le soleil couchant de Saint-Gilles-les-Bains rosissait les façades de l’hôtel où elles séjournaient, la tension, imperceptiblement, se déplaçait. Sous la chaleur étouffante, les portables vibraient, les lignes s’ouvraient, et les premiers messages, encore anodins, se mirent à troubler la quiétude apparente de la soirée.
Vanessa leva les yeux de son téléphone, Solène esquissa un sourire distrait : elles ignoraient encore que, cette fois, le hasard des appels allait faire vaciller bien plus qu’un agenda.
Mais les notifications déferlaient comme une pluie tropicale (le partenariat infusait « à la vitesse grand V ») :
avocats en demande d’expertises, victimes blessées, questions techniques, urgences procédurales.
Heureusement, leur salut venait d’ailleurs :
– secrétariat pour avocats impeccable,
– secrétariat externalisé avocat,
– réception d’appels avocats,
– externalisation des appels pour avocats,
– secrétariat téléphonique pour avocat AVOCATS SERVICES,
– gestion des appels cabinet d’avocat,
– gestion des rendez-vous des cabinets d’avocats,
– solution pour ne plus rater d’appels téléphoniques avocat,
– comment ne plus rater d’appels clients avocats, fournis par AVOCATS-SERVICES.
Quant au déplacement, leur solution FIXE BUSINESS 2 MOBILE Avocats-Services faisait croire à Paris qu’elles n’avaient jamais quitté leur cabinet.
Ainsi débutait leur séjour.
CHAPITRE 2 – Solène ou l’aveuglement heureux
Solène vérifiait compulsivement son téléphone.
Aucun message d’Isidore.
Mais elle gardait au fond de son sac l’objet auquel elle tenait plus qu’à ses codes RPVA : un porte-clé représentant Isidore soulevant un trophée WPT (tournoi de poker OMAHA remporté par ISIDORE à Malte), acheté par Isidore lui-même, peut-être dans un éclair de vanité, peut-être dans un rare instant d’attention sincère.
Solène y voyait une déclaration.
Le monde, lui, y voyait un simple porte-clé.
Elle avança vers le lagon, persuadée que cette formation était le prélude à un grand basculement professionnel, sentimental, mystique, que savait-elle.
Vanessa observait sa collègue avec une tendresse teintée d’ironie : il existait plus dangereux qu’un joueur de poker.
Un joueur de poker qui répond « ok », « super», « top » ou plus souvent « tu kifferas mieux sans moi » comme seuls messages d’amour.
CHAPITRE 3 – Apparition d’ERIKA, ostéopathe fracturée
C’est au cours d’un afterwork sur la plage de Saint-Gilles que tout commença, à l’heure où le soleil décline et où les confidences deviennent des exercices d’équilibre entre la pudeur et le spritz. Vanessa, allongée à moitié sur un transat, se plaignait à Solène, non sans théâtralité ,de ses douleurs cervicales, qu’elle attribuait tour à tour à la climatisation, à l’excès de dossiers en référé et à « la posture morale qu’exige la loyauté envers ses clients ». Un rire discret, venu de derrière elle, coupa sa tirade : Erika, silhouette fine, regard d’experte, venait d’entrer dans la conversation.
« Vous ne tenez pas mal votre tête, Me Duval », dit-elle avec ce ton à la fois clinique et complice, « c’est juste qu’elle porte trop de choses qu’elle ne dit pas. »
Le silence, suivi d’un éclat de rire, scella la rencontre. L’une découvrit en l’autre moins une praticienne qu’une alliée possible, capable d’écouter sans juger — et de manipuler les vertèbres comme les vérités.
Très vite, la conversation dévia vers les hommes — ces créatures oscillant entre mystère et schéma répétitif. Erika, sans s’en excuser, laissa échapper :
« Vous connaissez Flament, mon mari ? Le stomato qui trompe plus vite que son ombre… »
On l’appelait Flament moins pour son patronyme que pour cette troublante ressemblance avec le deuxième ligne du Stade Toulousain : même carrure longiligne, même port altier, et ce regard fixe, indéchiffrable, où certains croyaient lire de la profondeur quand il n’y avait que du silence. Depuis son arrivée sur l’île, il y a quatre ans, il avait pris du galon (lui le quidam parmi les quidam dans la capitale), jusqu’à devenir le stomatologue le plus connu de Saint-Gilles. Cette ascension, coïncidant avec l’étrange appétence des femmes de l’île pour les hommes taiseux, lui valut une notoriété qu’il ne chercha jamais à justifier. Il se contentait de sourire à demi, comme s’il savait que la discrétion, sous ces latitudes, valait bien mieux que le charme.
Erika, observant ce culte muet, s’en amusait à la manière d’une épouse lucide. Elle se déclarait fan absolue de Melvyn Jaminet, l’arrière de Toulon, et feignait d’en commenter les matchs pour l’art de l’esquive. « Au moins lui, disait-elle, sait courir droit sans slalomer. » Flament, égal à lui-même, se bornait à hausser un sourcil , geste infime, mais d’une éloquence implacable chez ceux dont les mots coûtent trop cher.
Erika vivait une tragédie silencieuse.
« Mon mari stomato… m’a trompée avec la bergère, et j’ai pardonne aussitôt…»
Ni métaphore.
Ni allégorie.
Une vraie bergère
Une livraison.
Deux cœurs.
Zéro dignité.
L’ile entière le savait….
Mais en femme méthodique, Erika avait fini par démasquer l’infidélité longue durée du stomato grâce à la téléphonie BJS PERFORMANCE, dont son mari s’était vanté comme d’un trophée technologique.
Elle avait consulté, recoupé, analysé les renvois issus du FIXE BUSINESS 2 MOBILE BJS PERFORMANCE, inspecté les relevés, et interrogé la cohérence des appels liés au système téléphonique pour cabinet médical que son mari utilisait également pour des consultations privées.
Pas de cybersécurité, pas de NAS.
Juste la logique glaciale de la technique.
« Ce sont les outils de BJS PERFORMANCE qui m’ont ouvert les yeux, dit Erika.
Les hommes mentent, mais les analyses d’appels ne mentent jamais. »
Vanessa répondit d’une litote parfaite :
« Il semble que votre époux ait… manqué de maîtrise émotionnelle. »
Solène hocha la tête avec compassion.
CHAPITRE 4 – L’Autre Révélation : Le Démon de Madagascar
En repartant, Erika lâcha presque en passant :
« Et puis, grâce aux relevés, j’ai découvert que mon parrain, le fameux Démon de Madagascar, avait gagné la grande loterie »
On l’appelait Miro, mais sur l’île, nul n’ignorait son autre nom : le Démon de Madagascar. Dans les années quatre-vingt, il avait régné sur les ports comme d’autres sur les chancelleries, ramenant des prises si spectaculaires que les pêcheurs eux-mêmes finissaient par douter de la mer. Sa gloire, toutefois, ne se limita pas aux filets : une fameuse arnaque aux monte-escaliers, d’une ingéniosité presque artistique, lui valut une notoriété qu’aucun tribunal n’eut jamais le loisir d’entériner. Depuis, Miro était devenu une ombre légendaire, un souffle de rumeur qu’on évoquait à voix basse dans les cafés de Saint-Gilles et de Antananarivo, entre un ti-punch et un souvenir embellissant.
On dit qu’il s’est volatilisé (qu’il avait quitté définitivement MADAGASCAR), ou plutôt élevé, au sens immobilier du terme, dans une villa somptueuse à Fleury, non loin de Narbonne-Plage, où il mènerait une existence faite de cigales, de piscines à débordement et de comptes invisibles. Certains assurent l’avoir aperçu sur une terrasse, contemplant la Méditerranée avec la componction d’un homme ayant enfin vaincu les courants contraires. D’autres jurent qu’il a tout inventé, y compris sa disparition. Ce qu’on sait, en revanche, c’est qu’il a gagné cinquante millions à la grande loterie, et qu’à partir de ce jour précis, il n’a plus donné signe de vie à personne, pas même à ceux qui avaient encore foi en ses promesses de remboursement. La légende raconte que seul un corbeau reconnaissant n’avait jamais perdu sa trace…
Décidément, tout ce qui est important dans ma vie… je le découvre grâce aux outils de téléphonie de BJS PERFORMANCE. »
Cette phrase, prononcée avec une simplicité navrante, eut un effet étrange sur Vanessa.
Comme un pressentiment.
CHAPITRE 5 –Les messages ambigus : l’art d’asphyxier
Depuis Saint-Gilles, Vanessa écrivait à Antony.
Ses messages étaient des labyrinthes.
Rien n’y était explicite.
Tout y était suggéré.
« Ici, la lumière du soir a une douceur qui efface les pensées trop lourdes. J’espère que tes journées sont sereines. »
Antony devint un nœud.
Un nœud serré, douloureux, presque musical.
Son téléphone vibrait, mais jamais pour lui.
Sauf lorsqu’il craignait que ce soit pour lui.
Vanessa gérait tout grâce à AVOCATS-SERVICES ; son cabinet semblait fonctionner sans elle :
– secrétariat à distance avocat ,
– gestion des appels cabinet d’avocat ,
– externalisation des appels pour avocats ,
– secrétariat téléphonique pour avocat ,
– FIXE BUSINESS 2 MOBILE Avocats-Services.
Antony, lui, n’avait aucun dispositif pour gérer son propre cœur.
CHAPITRE 6 — Carrières-sur-Seine : Ivan le Terrible et les inquiétudes propres aux cœurs fragiles
Pendant ce temps, à CARRIERES SUR SEINE, 9 300 kilomètres de là, Antony montait à bord du zodiac d’Ivan le Terrible, un ami septuagénaire qui pilotait un bateau comme d’autres livrent une plaidoirie : avec panache, témérité et une totale absence de discernement.
Carrières-sur-Seine n’a jamais vraiment cherché à séduire ; c’est peut-être pour cela qu’elle charme. La vue sur la Seine, majestueuse et capricieuse, y déploie ses reflets changeants comme un miroir d’humeur. Depuis les hauteurs du vieux village, les toits s’étagent avec cette nonchalance qu’on prêterait volontiers à une bourgade perchée à mille lieues de Paris, et pourtant, la capitale n’est qu’à un souffle. Ici, l’air a quelque chose d’indulgent ; il pardonne le béton alentour et restitue au promeneur l’illusion d’un siècle moins pressé.
Les peintres impressionnistes y trouvèrent jadis leur lumière, cette clarté mouvante où chaque minute devient nuance ; certains prétendent encore voir Monet s’y attarder, pinceau suspendu, à la recherche d’un bleu introuvable. Le promeneur d’aujourd’hui, lui, se contente d’y trouver un apaisement à sa mesure et parfois, un Tropico glacé à moins d’un euro, trésor local jalousement gardé. C’est Ivan le Terrible, vieux marin reconverti en oracle du zinc, qui donne le tuyau, le regard rieur : « Ici, mon gars, on a gardé les prix du siècle dernier. » Et l’on se dit que, décidément, Carrières-sur-Seine a le génie rare de faire cohabiter le pittoresque et le dérisoire avec une élégance sans commentaire.
Jonathan les accompagnait, visage calme, regard perçant, exact contraire de l’état psychique d’Antony.
Le téléphone de Jonathan sonna.
Jean-Charles le fiscaliste.
Au bord de la panique.
Convaincu d’être victime d’un piratage.
« Je ne reçois plus rien ! Mon PABX BJS PERFORMANCE ne fonctionne plus ! Mes ordinateurs sont figés. Mon cabinet est paralysé ! »
Antony perdit une nuance de couleur.
Jonathan, lui, ne se departit de rien du tout.
« Jean-Charles, respirez. Vous n’avez pas été piraté.
Vous disposez de la solution de standard PABX BJS PERFORMANCE pour avocat, du NAS BJS PERFORMANCE, de la cybersécurité SYLINK , de la meilleure solution téléphonique pour cabinet d’avocat.
Votre système est trop verrouillé pour être compromis.
Ce que vous vivez n’est qu’un problème interne à votre switch et à votre onduleur. Rien d’autre. »
Silence.
Puis un souffle.
Puis :
« Ah oui… c’est vrai. Pardonnez-moi. »
Antony regarda Jonathan comme on regarde un homme capable d’empêcher une apocalypse.
Jonathan ajouta, en direction d’Antony :
« Je t’ai mis exactement les mêmes protections.
Tu ne risques rien.
Sur aucun plan technique. »
Cette dernière phrase, pourtant rassurante, accrut paradoxalement le malaise d’Antony.
Il comprit que la seule faille, dans ce monde parfaitement sécurisé,
c’était Vanessa.
CHAPITRE 7 — Le Congrès : une liturgie profane
Le congrès sur les dommages corporels se tint face à un panorama d’une brillance effrontée : la mer, les palmiers, et cette étrange sensation que le monde n’existait plus ailleurs.
Vanessa capta l’auditoire comme on capte un jury : avec précision et souveraineté.
Solène brilla d’une lueur annoncée, multipliant les analyses fines, les citations doctrinales, les sourires involontaires.
Et tout cela était possible grâce à :
– secrétariat pour avocats,
– secrétariat externalisé AVOCATS SERVICES,
-réception d’appels avocats,
– gestion des rendez-vous des cabinets d’avocats,
– téléphonie avocat,
– FIXE BUSINESS 2 MOBILE Avocats-Services,
– externalisation des appels pour avocats.
Leur cabinet, pourtant surchargé, tournait avec la fluidité d’un orchestre symphonique.
Chapitre 8 — La Nuit s’étire, les certitudes vacillent
Le soir, à la terrasse d’un restaurant surplombant la mer, Vanessa écrivit :
« Il est étrange comme l’absence apaise. On devrait s’y essayer plus souvent. »
Antony sentit son pouls s’accélérer.
Puis ralentir.
Puis s’égarer.
Vanessa, elle, buvait un thé aux fruits rouges glacé en regardant les étoiles, parfaitement sereine.
Solène, en revanche, vivait un drame :
Isidore n’avait toujours pas répondu.
Mais elle serra son porte-clé WPT contre son coeur comme une relique sacrée.
CHAPITRE 9 — Le coup de tonnerre invisible
Le zodiac piloté par Ivan le Terrible fendait la Seine avec une lenteur trompeuse.
Sous le calme apparent, chaque remous vibrait d’une tension contenue, comme un secret prêt à éclater.
Puis soudain, sans prévenir, Antony fit un geste brusque
« Jonathan… elle ne répond plus.
Ni sur WhatsApp.
Ni via le FIXE BUSINESS 2 MOBILE Avocats-Services.
Le secrétariat téléphonique AVOCATS SERVICES ne me divulgue aucune information.
Ses mails restent muets.
Ce n’est pas normal. »
Jonathan contempla la Seine.
Puis répondit, lentement :
« Ce n’est pas un problème de réseau.
Ce n’est pas un problème de solution téléphonique pour cabinet d’avocat.
Ce n’est pas un problème technique.
C’est une décision.
Et les décisions sont plus dangereuses que les piratages. »
Antony devint livide.
Ivan le Terrible ajouta :
« Mon garçon… prépare-toi. Une femme qui se tait, c’est un ouragan qui se lève. »
CHAPITRE 10 — Le choc final : la révélation que personne n’attendait
À Saint-Gilles, Vanessa s’isola sur la plage, sous un ciel immense.
Elle commença à écrire un message.
Long.
Troublant.
Sincère.
Ou peut-être cruel.
Nul ne le saura jamais, car elle l’effaça.
Puis elle écrivit un autre message.
Plus court.
Plus tranchant.
Il commençait par :
« À mon retour, il faudra parler. »
Et s’arrêtait là.
Elle posa son téléphone, prit une inspiration, puis leva les yeux.
Solène l’observait, troublée.
Erika venait de recevoir un appel d’Europe :
le Démon de Madagascar, son parrain, recherchait désespérément un contact juridique après l’annonce de son gain à la grande loterie annonce qu’Erika avait apprise, elle aussi, grâce à la téléphonie de BJS PERFORMANCE dont elle avait les codes « le démon n’étant pas geek pour un sou. »
Vanessa s’immobilisa.
Un frisson remonta sa colonne vertébrale.
Vanessa, à l’évocation du Démon de Madagascar, eut cette lueur dans le regard qu’on ne lui connaissait qu’aux grandes heures : un éclat d’ambition pur, enveloppé dans la soie d’un altruisme de façade. « Cinquante millions, un passé sulfureux et un silence prolongé », murmura-t-elle, comme on cite les premières lignes d’un roman qu’on brûle de défendre. Il n’en fallut pas davantage pour qu’elle s’improvise candidate naturelle au rôle : elle serait l’avocate du Démon, celle qui redonnerait forme, et peut-être noblesse, à ce chaos doré. Erika tenta un sourire prudent ; Vanessa, déjà lancée, argumentait comme en audience : « Il faut quelqu’un de précis, d’implacable, d’un brin ironique bref, quelqu’un comme moi. »
Derrière cette ardeur quasi théâtrale, un calcul plus fin s’ourlait. En confiant à Jonathan le référencement Internet du Démon via BJS PERFORMANCE, elle voyait se dessiner un double avantage : servir l’intérêt supérieur du client tout en obtenant une remise élégante sur le devis de référencement internet AVOCATS SERVICES pour son propre cabinet. Elle appelait cela, d’un ton d’innocence étudiée, « une synergie juridique à but purement technique ».
Pour parfaire la manœuvre, elle s’adressa à Erika avec une douceur d’acier :
« Vous, il vous écoutera. Convainquez-le que je suis la seule à pouvoir lui éviter les maladresses juridiques qu’entraîne le succès brutal. Et rappelez-lui qu’un homme qui a pêché des espadons géants et trompé des notaires n’a rien à craindre d’une avocate — surtout d’une qui sait nager entre deux marées.»
Puis, dans un élan de connivence soudain, Vanessa posa sa main sur celle d’Erika et dit, avec ce sourire qui abolit les hiérarchies :
« Allons, la solennité fatigue — si tu veux bien, on se tutoie désormais. Entre femmes lucides, le vouvoiement sonne toujours faux. »
Erika la contempla, mi-amusée, mi-saisie, tandis que Vanessa, déjà triomphante, songeait qu’un démon bien défendu valait toujours mieux qu’un client ordinaire.
Solène pâlit.
Elle venait de recevoir un message WHATSAPP d’Isidore :
« Chérie, j’ai besoin de toi, j’ai pote du poker assigné »
À peine le message reçu, « Chérie, j’ai besoin de toi, j’ai pote du poker assigné », Solène chancela sur la plage de Saint-Gilles comme sous l’effet d’une assignation céleste : action, réaction, dévotion.
Solène se figea, puis bascula aussitôt dans l’état second réservé aux urgences du cœur. L’amour, pensait-elle, ne prévient jamais, mais il s’exprime souvent sans virgule. Elle relut la phrase 23 fois, convaincue qu’il fallait lire entre les lignes : « assignée », c’était sûrement « destinée», « pote du poker », sans doute « femme de sa vie ».
La réalité, pourtant, opposait son veto : quarante-huit heures la séparaient encore de l’élu, injustice dont elle fit un programme.
Elle revêtit aussitôt sa robe noire fendue, uniforme des causes perdues qu’elle s’obstine à gagner, et chaussa ses talons aiguilles de 15 cm, hauteur réglementaire du courage amoureux.
Amazon fut convoqué en référé : six flacons de l’ancienne version du parfum REM , l’un pour le jour, cinq pour le destin.
Puis elle dégaina son calendrier et réserva la plus belle table du restaurant DIEP, si sagement à deux pas des cercles de jeux que même la Providence n’aurait pas choisi meilleur emplacement stratégique.
Restait la liturgie du soleil : elle appliqua religieusement son after-sun, gage de ce bronzage que chérit Isidore, car l’amour, chez elle, ne souffre aucune approximation chromatique.
Le miroir approuva ; son cœur, plus encore.
Elle rangea son téléphone comme on scelle un acte et murmura, grave et légère tout à la fois :
« Qu’il s’agisse d’une assignation ou d’un aveu, je serai prête, talons compris. »
Et, contemplant la mer qui n’y pouvait rien, conclut avec une dignité presque comique :
« Deux jours d’attente… le temps nécessaire pour que la passion atteigne son point de fumée. »
Et pendant ce temps, à Carrières-sur-Seine, Antony lut et relut le message de Vanessa.
Chaque relecture enlevait une couche d’air autour de lui.
Jonathan, lui, resta silencieux.
Parce qu’il comprit ce que personne n’était encore prêt à entendre…
Conclusion – “Saint-Gilles / Carrières : si proches, si loin”
Il y a dans cette opposition géographique un paradoxe délicieux : Saint-Gilles, caressée par l’océan Indien, et Carrières-sur-Seine, bercée par les reflets impressionnistes d’une eau moins chaude mais tout aussi capricieuse. Deux horizons, deux humeurs : l’un respire le rhum et la tiédeur, l’autre la brume et la retenue. Pourtant, l’eau y dit la même chose : cette indiscipline du mouvement, ce goût du flux et du reflux, cette manie de refléter ce qu’on fuit. Lointaines sur la carte, ces deux villes se frôlent dans le symbole : l’une éclabousse, l’autre nuance, mais toutes deux peignent la même toile, celle des existences qui cherchent à se rejoindre sans jamais vraiment s’atteindre.
Vanessa et Antony, eux, en sont l’incarnation humaine : elle, distance suggestive, drapée dans le mystère comme dans sa robe en cuir ; lui, angoisse contenue, poursuivant son idéal de maîtrise jusque dans le désordre amoureux. Entre eux, un océan de non-dits et de courriels polis, où chaque mot devient suggestif et chaque silence, marée montante. Il la vénère, elle temporise : alliance parfaite de la passion et de la procédure.
Solène et Isidore, à leur manière, rejouent la même comédie. Lui, joueur de poker cérébral, séducteur au verbe rare et à la mise toujours calculée ; elle, dévote du sentiment, amoureuse professionnelle, capable d’un plan de vol Paris–La Réunion pour un SMS elliptique. Il parie, elle espère ; il calcule, elle commande du REM. Et l’on se prend à penser que si la fidélité était un jeu de cartes, Solène en aurait appris les règles par cœur sans que personne ne lui distribue jamais la main.
Quant à Jonathan, il observe tout cela avec la sérénité d’un ingénieur du destin. Stoïque face au tumulte, il poursuit sa quête de perfection : une solution de téléphonie pour avocat qui répondrait à tous les appels du cœur comme à ceux du standard, un référencement Internet capable d’illuminer même les âmes en veille prolongée. Là où les autres cherchent l’amour, lui perfectionne la ligne et dans cette saga, c’est encore ce qu’il y a de plus stable.
Ainsi, Saint-Gilles et Carrières, si éloignées soient-elles, demeurent deux faces d’une même allégorie : celle de la proximité contrariée, du lien qu’on entretient à distance, de la communication éternellement en sursis. L’une offre la chaleur du désordre, l’autre la rigueur du calme ; et entre les deux, comme un fil tendu au-dessus d’une mer capricieuse, résonne la maxime ironique de ce monde-là :
Les distances n’existent que pour rappeler aux cœurs qu’ils ont du réseau.
**Le prochain épisode ne serait pas une discussion.
Ni une explication.
Ni même une confrontation.
C’est une déflagration.
Et elle venait d’être annoncée..






